mercredi 6 juillet 2011

Le récit version chronologique

Epilogue


C’était la première fois que nous prenions les routes du grand Sud.
Il restera de ce voyage de 4977 kilomètres l’immensité des sierras espagnoles traversées d’un long ruban quasiment désert, la blancheur éclatante des maisons des villages de l’Alentejo portugais et le rouge de leurs toits, soulignant le bleu profond permanent qui enveloppe partout le regard avec cette intensité des espaces incommensurables.
Il restera la plongée vers les morts dans la Capela dos ossos au monastère de Sao Francisco à Evora, la chaleur écrasante du port de Lisbonne et les ruelles étouffantes du vieux quartier d’Alfama, la quiétude de la tour de Belem, survivante du séisme meurtrier qui lui a fait accoster la terre alors qu’elle était île posée sur le Tage.
Il restera le vent fou qui hurle au détour des remparts adossés au vide de la Fortaleza de Sagrès et qui balaie depuis des siècles ce promontarium sacrum des anciens sur lequel on consultait les dieux et faisait des vœux avant d’entreprendre une course en mer.
Il restera enfin le Cabo de Sao Vicente et la puissance de l’océan s’écrasant au pied de ses falaises abruptes qui marquaient O fim do mundo – la fin du monde – avant qu’un jour ne s’aventure la première caravela avec à son bord les premiers descobrimentos qui devaient, comme l’a écrit le poète Camoes « donner de nouveaux mondes au monde ».

lundi 4 juillet 2011

De St Jean à St Jean

Sauts de puce de St Jean de Luz à Mimizan plage pour une ultime escale landaise avant de passer un excellent moment en déjeunant dans le jardin d’Annick et Xavier à Eysines. Au menu : huitres et crevettes suivies d’un porcelet préparé par Xavier qui, fin cordon bleu, n’a pas hésité à se remettre au piano pour le plaisir de nos papilles. Bien entendu, le vin était de précision un blanc bordelais suivi d’un Pauillac qui avait tout du petit Jésus en culotte de velours. Plateau de fromages, glace et gateau Basque en provenance directe de Donibane. Promenade digestive dans les grottes de Majelan reprise de la route et halte pour la soirée à Baignes Sainte Radegonde où nous avons pu profiter de l’animation du marché nocturne. Repérage pour une future escapade dans cette partie Sud Charente. Nous reviendrons. Dimanche route vers St Jean de Monts et ses dunes. Là, invasion de coccinelles qui par grappes entières semblent aimer le bord de l’océan. Elles sont omniprésentes ; je suis sorti des dunes couvert de ces « bêtes à bon Dieu » Après l’année des méduses, l’année des coccinelles ? Pensées pour Bernard, décédé il y aura bientôt un an dans quelques jours…


vendredi 1 juillet 2011

Sierras, montagnes, et la baie de St Jean de Luz

Entre deux
Journée particulière. Ce matin nous sommes partis avec nos vélos vers la vieille ville d’Evora arpenter la rue du 5 octobre pour procéder à l’achat de quelques articles destinés aux enfants et petits enfants. Il faut remarquer que l’artisanat local repose surtout sur des articles en liège. Le Portugal produit près de la moitié du liège utilisé dans le monde entier tant le domaine spécifique de l’aéronautique que par ailleurs dans l’industrie.  Dans l’après midi nous avons passé la frontière au niveau d’Elvas et entamé notre remontée vers le Nord. Une petite pause a eu lieu dans la sierra de San Pedro, un endroit absolument unique avec des paysages à vous couper le souffle, l’Espagne recèle ces grandes plaines bordées de montagnes qui rappellent les grandes étendues que l’on peut rencontrer aux Etats Unis. Pour tout dire l’A66 n’a pas grand-chose à envier à la mythique route 66 qui traverse les USA d’autant que nous avons été dépassé par un biker espagnol particulièrement à l’aise sur ce long ruban d’asphalte. En fin d’après midi, nous sommes montés sur les bords de la sierra Candelario à Helvas où nous nous apprétons à passer la nuit.
 
Après le passage du Rio Tajo, halte au milieu de la sierra de San Pedro

Les montagnes de la sierra de Candelario

De Castille en Pays Basque
Très longue journée et kilométrage record – 637 kms – pour nous rendre d’Hervas à Valladolid – ville moderne et ouverte – puis Burgos  -où nous étions arrétés venant de France à l’aller – passage à Vitoria et passage de la montagne basque et entrée sur la terre de France par Irun, il est 19h45 nous sommes à l’entrée de la ferme d’Erromardie, Sébastien, de son balcon, nous dit qu’il reste une place à droite sous les arbres, nous stoppons la barre et la machine pour deux jours.



Repos bien mérité le lendemain matin, déjeuner et vélos à terre pour la balade vers St Jean de Luz où – surprise – une goélette entre en rade vers 16h00. Coups de canon pour la saluer, elle ne mouille pas et se dirige vers le chenal d’accès au port. Je m’approche et identifie La Belle Poule, je ne me suis donc pas trompé il s’agit bien d’une des deux fécampoises habituellement amarrées sous le château à Brest. Il y a du monde sur le quai et les gars de la Royale ont droit à une aubade de fifres et tambourins. Bel accueil. Nous faisons quelques courses, achat de gateaux basques près de l’église et retour par la falaise. Le ciel est devenu complétement pur, il ne faut pas rater le coucher de soleil après diner !